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Filière laitière Viser la performance climatique… et économique

En juin, la filière laitière a signé une « feuille de route climatique » visant une baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) par litre de lait d’ici 2025. Elle mise sur l’implication de tous. Mais quelles sont les incidences économiques pour les éleveurs ?

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Efficience technique

des résultats encourageants

Bonne nouvelle : rechercher la performance climatique ne pénalise pas la performance technique, bien au contraire ! C’est ce que révèlent les retours d’expérience des élevages laitiers s’étant prêtés au jeu du diagnostic climatique depuis le lancement de la démarche en 2013.

En 2016, 3 135 élevages français (dont une majorité dans le Grand Ouest) avaient mesuré leur empreinte carbone nette grâce au diagnostic CAP’2ER, développé par l’Institut de l’élevage. Les 10 % émettant le moins de gaz à effet de serre (GES) présentaient en moyenne une production laitière par vache supérieure (malgré des surfaces plus petites). Et ils se distinguaient par une meilleure efficience technique, notamment sur la distribution de concentrés et la fertilisation azotée.

Dans ce groupe, 2 314 avaient déjà été diagnostiqués en 2013. En trois ans, ils ont réduit leur empreinte carbone moyenne de 6 % (de 0,92 à 0,87 kg eqCO2). Comment ? Surtout en diminuant l’apport de concentrés (de 167 à 160 g/l) et la fertilisation azotée (de 146 à 131 kgN/ha), sans baisser en production (environ 7 450l/VL).

Des économies à la clé

« La moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) provient de la rumination : on peut très peu agir dessus, sauf à limiter les périodes improductives pendant lesquelles les vaches rejettent du méthane sans produire de lait, explique Jean-Marc Bèche, du Cniel. Mais des GES sont aussi émis lors de la fabrication des intrants : aliments, engrais, carburants… Mieux les gérer revient donc à améliorer son empreinte carbone. »

Cette optimisation des intrants se traduit par une amélioration des résultats économiques. En Bretagne, sur 1143 élevages diagnostiqués en 2013, les 10 % ayant les plus faibles émissions de GES affichaient une marge brute supérieure de 30 €/1 000 l par rapport aux 10 % ayant la plus mauvaise empreinte. L’analyse des données technico-économiques de 366 d’entre eux confirme que ce gain est lié à une meilleure gestion technique.

Une démarchepour tous

Pas de « système -type »

Il est tentant de croire que les élevages les plus intensifs, en produisant davantage de lait avec moins de vaches, ont une meilleure empreinte carbone rapportée au litre de lait. Faux ! Car les systèmes herbagers compensent jusqu’à la moitié de leurs émissions grâce au stockage de carbone par les prairies. De plus, leurs consommations d’intrants sont souvent réduites. D’ailleurs, l’analyse des données au niveau national « ne permet pas de distinguer un système-type qui serait plus performant que les autres », affirme le Cniel. Et tous ont des marges de progrès.

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